Voirie

Le curage de fossé : un entretien essentiel pour la sécurité des routes

Publié le 23.06.2025

L’entretien régulier des fossés et des saignées est indispensable pour garantir la longévité et la sécurité des chaussées départementales. Ces dispositifs ont en effet un rôle fondamental : permettre l’évacuation rapide et efficace des eaux pluviales. Car sur la route, l’eau est un véritable ennemi.

L’eau, principal danger pour les chaussées

Lorsque les eaux de pluie stagnent sur la chaussée, elles peuvent s’infiltrer progressivement dans la structure de la route, surtout lorsque l’étanchéité du revêtement vieillit. Cette infiltration fragilise la chaussée qui devient alors plus vulnérable sous l’effet du trafic routier. Avec le temps, des déformations, des nids-de-poule ou des affaissements peuvent apparaître, mettant en danger les usagers et générant des coûts de réparation importants.

Mais le risque le plus immédiat est celui de l’aquaplaning. La présence de fines lames d’eau sur la chaussée réduit considérablement l’adhérence des pneus, pouvant provoquer des pertes de contrôle et des accidents graves.

Fossés et saignées : deux dispositifs complémentaires

  • Les fossés

Les fossés sont des tranchées longitudinales creusées en bordure de chaussée, généralement situées côté talus de déblai — c’est-à-dire lorsque la chaussée est creusée en contrebas du terrain naturel. Ils recueillent les eaux de ruissellement provenant des zones plus élevées, particulièrement dans les régions vallonnées comme les Monts du Lyonnais ou le Beaujolais, mais aussi les eaux collectées par des avaloirs en terrain plat.

Ces eaux sont ensuite acheminées soit vers un exutoire naturel (ruisseau, rivière), soit vers des fonds inférieurs par l’intermédiaire de traversées de chaussée — des conduites posées sous la route permettant de franchir les obstacles et de rejoindre des zones plus basses.

  • Les saignées

Les saignées, quant à elles, interviennent surtout côté talus de remblai, lorsque la chaussée a été surélevée par apport de matériaux. En l’absence de ces ouvertures, les accotements enherbés, plus hauts que la chaussée, bloqueraient l’évacuation des eaux tombées directement sur la route. La saignée est donc une simple ouverture d’environ 1 mètre de large dans l’accotement, qui permet à l’eau de s’écouler naturellement vers les fonds inférieurs ou parfois vers un fossé.

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Le curage : un entretien régulier indispensable

Avec le temps, fossés et saignées peuvent se boucher sous l’effet des dépôts naturels : terre, végétation, feuilles mortes, branches, etc. Cette accumulation réduit leur capacité hydraulique et compromet leur efficacité.

C’est pourquoi les services départementaux réalisent régulièrement des opérations de curage. À l’aide d’un tractopelle, les équipes retirent les matériaux accumulés dans les fossés. Ces dépôts sont ensuite évacués par camion vers des lieux de stockage. Le traitement et la réutilisation de ces matériaux font d’ailleurs l’objet de réflexions environnementales croissantes.

Les opérations de curage sont généralement planifiées durant la période hivernale, en dehors des périodes les plus intenses de viabilité hivernale. Au printemps et en été, les équipes sont mobilisées sur d’autres tâches : fauchage des accotements et entretien des couches de roulement des chaussées.

Un entretien invisible mais vital

Le curage de fossés et l’entretien des saignées sont souvent méconnus des automobilistes. Pourtant, ce travail discret joue un rôle déterminant dans la sécurité et la durabilité du réseau routier. En garantissant l’évacuation des eaux pluviales, ces interventions protègent la structure des chaussées et préservent la sécurité des usagers, été comme hiver.

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